Depuis le début de l’année, les professionnels du jardinage s’étonnent de voir un déchet de cuisine courant, les coquilles d’œufs, devenir un véritable allié pour nourrir les sols en hiver. Ce simple restes du petit-déjeuner pourrait remplacer plusieurs engrais coûteux, tout en respectant la réglementation sur le tri des biodéchets.
Le déchet du petit-déjeuner, un engrais naturel à portée de main
Les coquilles d’œufs, souvent jetées à la poubelle, sont composées majoritairement de carbonate de calcium, avec des traces de phosphore, de potassium et d’autres minéraux. Elles constituent ainsi un engrais naturel riche en calcium, qui peut aussi agir comme amendement pour le sol. Selon les experts, leur valorisation pourrait permettre d’économiser de l’argent en réduisant l’achat de certains engrais commerciaux.
Le calcium contenu dans les coquilles renforce les racines, limite les pourritures et améliore la structure des terres compactes. Le phosphore favorise l’enracinement et la floraison, tandis que le potassium augmente la résistance au froid et la qualité des fruits. En hiver, ces coquilles broyées se dissolvent lentement sous l’effet de la pluie et du gel, préparant ainsi le sol pour le printemps.
Les engrais que les coquilles d’œufs peuvent remplacer
Les professionnels rappellent que la coquille d’œuf ne peut pas remplacer totalement un compost bien mûr ou un engrais complet, notamment en azote. Cependant, elle permet de réduire l’achat de plusieurs produits courants, en apportant gratuitement du calcium et une partie des autres minéraux.
- Les amendements calcaires et la chaux : utilisés pour augmenter le pH des sols acides, ils bénéficient d’un apport progressif via la poudre de coquilles.
- Les engrais « spécial tomates » : enrichis en calcium, ils évitent la nécrose apicale. Les coquilles apportent ce calcium sans coût supplémentaire.
- Les engrais minéraux universels : pour les sols déjà riches, les coquilles permettent de diminuer la dose d’engrais chimique nécessaire.
Comment utiliser efficacement les coquilles d’œufs
Le bon geste consiste à rincer rapidement les coquilles après le repas, puis à les laisser sécher à l’air libre. Ensuite, il faut les écraser finement à l’aide d’un mortier, d’un rouleau ou d’un mixeur. Une fois réduites en miettes ou en poudre, elles peuvent être épandues autour des plantes, en surface ou au pied des légumes.
Pour un usage optimal, il est conseillé d’appliquer entre décembre et février. La poudre se dépose au pied des arbres fruitiers ou dans le potager, notamment autour des cultures gourmandes ou des massifs. Un léger arrosage après l’application facilite la dissolution du calcium dans le sol. Ce geste simple s’inscrit dans la logique de tri à la source des biodéchets, encouragée par la loi.
Les précautions à prendre
Il est important de ne pas jeter des coquilles entières ou en gros morceaux, car elles mettent beaucoup de temps à se décomposer. Un surdosage risque aussi de perturber l’équilibre du sol, surtout s’il est déjà calcaire. Enfin, il faut veiller à bien rincer les coquilles pour éviter d’attirer nuisibles ou mauvaises odeurs, car des coquilles souillées peuvent poser problème.
En pratique, cette méthode permet d’obtenir un sol plus souple, des semis qui démarrent mieux et des feuillages plus denses. Chaque coquille recyclée évite d’acheter un engrais chimique, allège la poubelle et favorise la vitalité du sol, sans coûts supplémentaires.
