Les haies de jardin offrent de nombreux avantages, mais leur plantation nécessite de respecter certaines règles et précautions. Voici les principaux secrets que tout jardinier doit connaître avant de se lancer dans la création d’une haie.
Une haie rend de multiples services
Une haie végétale délimite le jardin et sert de brise-vue pour se protéger des regards des voisins. Elle peut aussi compartimenter l’espace intérieur du jardin, à condition de ne pas être trop haute. Sur le plan écologique, la haie joue un rôle important. Elle agit comme un brise-vent, favorise l’infiltration de l’eau, et contribue à son épuration. Elle sert aussi de source de pollen et de nectar pour les insectes, tout en offrant un microhabitat pour la biodiversité. Enfin, lorsqu’elle comporte des essences caduques, elle enrichit le sol en matières organiques en perdant ses feuilles.
Malgré ses nombreux bienfaits, la déforestation des haies végétales est en recul. De plus en plus de jardins se tournent vers des alternatives artificielles comme les murs en béton ou les palissades, ce qui contribue à accélérer les crises climatiques et écologiques. Les végétaux, en revanche, participent à la réduction du CO2 et au rafraîchissement de l’atmosphère.
Une haie peut aussi réduire le bruit
Faux. Selon les experts, pour réduire efficacement le bruit, il faudrait une épaisseur végétale d’au moins un mètre sans interruption. Même avec des espèces très denses comme le thuyas, l’effet sur le niveau sonore reste marginal.
Une haie dans le potager, c’est risqué
Vrai. Installer une haie près du potager peut poser problème. Les arbres et arbustes ont souvent un système racinaire développé, ce qui leur permet de capter plus d’eau que les plantes du potager. Résultat : le potager peut devenir moins productif. Cependant, pour des petits fruitiers comme les framboisiers ou groseilliers, qui ont des racines peu profondes, cette proximité peut être avantageuse, surtout en pente où elle aide à freiner l’écoulement de l’eau.
Il faut éviter la haie de thuyas
Plutôt vrai. Bien qu’ils offrent un bon écran toute l’année et favorisent la biodiversité, les thuyas présentent des inconvénients. Ils peuvent atteindre 10 mètres de haut, nécessitent des tailles régulières, et leurs déchets de taille sont peu valorisables. De plus, ils ne produisent ni fleurs ni baies, offrant peu de nourriture aux auxiliaires du jardin. La plantation d’une monoculture de conifères est aussi déconseillée. Mieux vaut diversifier avec des espèces caduques ou persistantes pour un jardin plus écologique et esthétique.
Les bambous sont difficiles à contenir
Vrai et faux. Les bambous, surtout les variétés traçantes, poussent rapidement et peuvent se propager loin de leur pied initial. Pour les limiter, il est conseillé d’installer une barrière antirhizomes ou de creuser une tranchée profonde lors de la plantation. En revanche, certaines variétés comme les bambous “cespiteux” ont des rhizomes qui restent proches du pied et poussent en touffe, ce qui facilite leur contrôle.
La taille est réglementée
Vrai. La taille des haies doit respecter la loi. Il est interdit de tailler des espèces protégées ou leurs habitats, sous peine d’amende. Il faut également éviter de tailler entre le 15 mars et le 31 août pour ne pas déranger la nidification des oiseaux. Il est conseillé de réaliser ces travaux en hiver, lorsque les végétaux sont en dormance, sauf pour les arbustes fleuris au printemps, qu’il faut tailler juste après leur floraison. La taille doit aussi être modérée pour préserver la biodiversité et la faune aviaire.
Il faut planter en automne
Vrai. La période idéale pour planter une haie est en automne, lorsque les feuilles des plantes caduques tombent, signalant leur entrée en dormance. La saison permet aux végétaux de s’enraciner en profitant des sols encore chauds et humides, ainsi que des pluies naturelles. Cela leur donne un meilleur départ au printemps et leur permet d’affronter plus sereinement la chaleur estivale.
Une haie sèche se végétalise
Vrai. La haie sèche, ou haie de Benjes, est constituée de branches mortes, feuilles et restes de taille, assemblés entre deux rangs de piquets. Avec le temps, cette structure se recouvre de végétaux issus des graines présentes dans le sol ou apportées par les oiseaux. Elle devient ainsi une véritable réserve de biodiversité, favorisant le développement de plantes et d’animaux sauvages.
Les haies doivent être plantées à bonne distance du voisin et y rester
Selon la loi, il est interdit de planter un arbre ou un arbuste à moins de 50 cm de la limite séparative avec un voisin. Entre 50 cm et 2 mètres, la hauteur maximale est de 2 mètres. Au-delà de 2 mètres, il faut que la plantation ne cause pas de trouble anormal ou de dommages. Il est aussi possible de déroger à ces règles par accord entre voisins ou via le plan local d’urbanisme. En cas de non-respect, le voisin peut demander l’arrachage ou la réduction de la haie. Si des branches ou racines causent des dégâts, le voisin peut aussi intervenir ou engager la responsabilité du propriétaire.
Pour éviter tout conflit, il est conseillé de respecter ces distances et d’entretenir régulièrement la haie pour qu’elle ne dépasse pas chez le voisin. La taille doit être adaptée pour préserver la cohabitation harmonieuse.
