23 décembre 2025

Faut-il couvrir son compost en hiver ? La vérité surprenante

En hiver, nombreux sont les jardiniers à se poser la question : faut-il couvrir leur compost du gel ou le laisser tranquille ? Lorsqu’ils découvrent leur tas gelé, avec une croûte dure comme de la glace, la vapeur disparue et aucun ver en vue, ils ont tendance à penser que leur compost est « mort » et qu’il faut le protéger en le couvrant ou en le remuant en plein mois de janvier.

Pourtant, le comportement du compost en hiver est souvent mal compris. Le froid ne détruit pas nécessairement le processus de décomposition. En réalité, le compost ralentit simplement, voire se met en pause. Les micro-organismes, comme les bactéries, champignons, vers et insectes, ne disparaissent pas. Ils se réfugient dans les couches plus profondes du tas, où la température est plus clémente, et leur activité se réduit.

Ce que le gel fait réellement au compost

Lorsque la température passe sous zéro, l’activité des micro-organismes est fortement ralentie. Le processus de transformation des déchets en humus entre en dormance, mais cela reste une étape normale. Le gel modifie aussi la structure des déchets : l’eau contenue dans les végétaux gèle, gonfle et fait éclater les cellules. À leur dégel, ces déchets deviennent plus émiettés, ce qui facilite leur aération naturelle. Ce phénomène prépare un redémarrage rapide dès que la température remonte au printemps.

Faut-il couvrir son compost en hiver ?

Dans la majorité des cas, il n’est pas nécessaire de protéger son compost du gel. Le gel ne détruit pas le tas, il le met simplement en veille. Le cycle de gel et de dégel favorise même une meilleure décomposition au printemps. Tenter de réchauffer un compost gelé en le remuant ou en y ajoutant des activateurs est souvent inutile, voire contre-productif. Il est également déconseillé d’ajouter beaucoup d’eau lors des périodes froides, car cela peut gêner la respiration du compost.

Concernant la couverture, l’usage d’une bâche plastique épaisse n’est pas recommandé. Elle prive le tas d’oxygène, essentiel à sa respiration, même en dormance. En revanche, une protection légère, comme une fine couche de feuilles mortes ou de petits branchages, ou une bâche souple non hermétique, est suffisante. Elle limite la pluie excessive, évite le lessivage et offre une isolation en surface tout en permettant au compost de geler si nécessaire.

Entretenir le compost en hiver et préparer le redémarrage au printemps

Malgré le froid, il est possible de continuer à déposer des déchets de cuisine, comme les épluchures. Ceux-ci patienteront jusqu’au redoux. Certains jardiniers utilisent également le marc de café, riche en azote, pour stimuler l’activité microbienne. Il suffit d’en ajouter une centaine de grammes par semaine, bien mélangés aux autres déchets, pour favoriser une reprise rapide au printemps.

Au début de la saison chaude, les signes que le compost se réveille sont faciles à repérer : zones plus sombres, surface légèrement humide, odeur d’humus frais, retour des insectes et des vers de terre. C’est le moment de remuer le tas avec une fourchette, d’homogénéiser les couches et d’ajouter des matières azotées, comme des épluchures ou de la tonte de gazon. Le gel hivernal n’a pas détruit le compost, il a simplement préparé un « or brun » qui, avec les premiers beaux jours, se remet à travailler à toute vitesse.